Billet 15_Risque sur la propriété intellectuelle lors de l’externalisation des processus

La plupart des organisations qui s’engagent dans le processus de l’externalisation le font essentiellement pour des besoins de réduction des coûts des opérations et/ou d’accès à des compétences non disponibles à l’interne. Dans le cas où les motivations sont purement de nature financière, la compagnie en question devrait analyser avec soin le risque sur la propriété intellectuelle dont l’impact est relativement élevé.

Dans le cas de l’externalisation outre-mer à long terme, certaines grandes compagnies, afin de mitiger ces risques, optent pour la construction des centres captifs, malheureusement cette solution n’est pas toujours accessible aux organisations qui n’ont soit, pas les moyens de construire ces centres ou n’ont pas avantage à le faire. Le développement des technologies de l’information permet aujourd’hui, la fragmentation, notamment des grandes chaines d’approvisionnement, à travers le monde, via l’externalisation des opérations ainsi que les processus d’affaires qui, est devenu aujourd’hui, un standard adopté à l’échelle internationale. L’idée est, de sous-traiter les activités non essentielles sans valeur ajoutée, à des prestataires de services ou partenaires afin de se concentrer sur les fonctions et activités essentielles en rapport avec l’avantage concurrentiel.

Il est important, avant de prendre toute décision de sous-traitance, peu importe le choix du type et du modèle, d’identifier exactement quels sont les processus à impartir, d’éviter de le faire pour les activités qui sont critiques aux opérations et à l’avantage concurrentiel. Et en matière d’impartition outre-mer, il n’est pas suffisant de tenir compte uniquement de l'objectif de réduire les coûts des opérations, il est essentiel d’évaluer également les risques associés à ce modèle d’impartition1.

Cependant, le client a besoin de fournir certains accès au fournisseur de services afin de lui permettre de mener à bien son mandat, mais tenant compte du risque de perte de propriété intellectuelle ainsi que la violation de sécurité, il devrait mettre en place des protocoles qui déterminent quels sont exactement les informations pertinentes à transmettre et celles qu’il faut garder privé. Autrement dit, le client devrait être clair sur quels types de connaissances pouvant être partagés ou non et cela, avant même la signature du contrat. 

 

 

La propriété intellectuelle de toute organisation est un acquis incontournable qui permet à celle-ci de se démarquer de ses concurrents, de maintenir son avantage concurrentiel, voire même, sa pérennité. Cette propriété est, en général, bâtie après plusieurs années de travail laborieux. Cependant, ces compagnies sont sensibles à l’évolution du macroenvironnement, ce qui les obligent à modifier constamment leurs modèles d’affaires afin de maintenir leurs compétitivités, et cela les poussent inévitablement, à externaliser une bonne partie de leurs activités et c’est là que surgit le risque de perte de la propriété intellectuelle.  Lors des décisions de l’externalisation des activités ou des processus d’affaires à des tiers, la première étape est toujours d’élaborer une analyse des risques quant à la perte de la propriété intellectuelle, et ce n’est qu’à l’issu de cette étude, que des compromis entre les bénéfices et l'éventuel risque de perte d’informations cruciales seront établis. 

 

 

Sources:

 

(1)  The Handbook of Global Outsourcing and Offshoring, Ilan Oshri, Julia Kotlarsky, Leslie P. Willcocks, 3rd Edition, 2015, Palgrave MacMillan

 

 

 

 


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